Même ‘Dieu’ est sur Facebook … et vous?

La presse nous parle de Facebook depuis des mois … la communauté Française ne cesse de grossir, elle compte un peu moins d’un million de membres. Les journalistes économiques sont en émoi devant les 15 milliards de dollars de valorisation. La bloggosphère est en surchauffe à l’annonce de la vente du fichier membres de Facebook à des fins publicitaires. A l’heure où certains prédisent le début de la fin d’une mode passagère …

Vos amis vous demandent d’un air surpris « Comment tu n’est PAS sur FACEBOOK? »

Celui qui répond, « c’est quoi?, fait figure d’extra-terrestre ». Celui qui répond « non, je n’y inscrirai pas pour ne pas dire jamais » fait figure d’hermite a-social et est immédiatement rangé dans la case ‘has-been’.

Membre depuis la fin du printemps, j’ai vu évoluer les usages de cette plateforme communautaire en fonction du contexte culturel. Je voulais faire un article suite à ce message Twitter de Jean-François Ruiz (ZIKI):

« Ce matin sur Facebook ‘Dieu’ m’a demandé si je voulais être son ami! ».

Ce message a été un déclic. Une occasion de faire le bilan d’une utilisation intensive de ce réseau social.

Depuis septembre, les français sont arrivés en masse, le nombre de requêtes d’amitiés ne cesse d’augmenter de personnes que je connais (et d’autres que je n’ai jamais vues; comme sur tous les réseaux sociaux). Bref tout le monde veut être ton ami, et pour le coup, même ‘Dieu*’ s’y met.

Au delà de la question de l’usurpation d’identité 🙂 que soulève régulièrement Charles Nouÿrit (MyIDis.com), se pose la question de Facebook, finalement à quoi cela sert-il? A priori à rien mais il faut y être.

Revenons au début: pourquoi je ne suis inscrite sur Facebook?
Déçue de MySpace, j’ai découvert un réseau social (que j’oppose au réseau professionnel) où je pouvais avoir une approche plus ludique de mes amis. Partager de médias numériques et surtout participer de manière active et passive aux mécanismes de viralité quie font tout l’intérêt de ce réseau social. Comprendre et jouer de ces mécanismes dans un environnement tel que celui-ci mintéressait. J’ai pu avoir une utilisation avec des profils américains et des profils français, aujourd’hui les 3/4 des mes « amis ».

La viralité passive: un mécanisme qui m’a tout de suite plu.

  • – La viralité active ‘forward’, ‘invite’

Je reçois un contenu numérique et je veux le faire partager à mes amis de manière conscience « forward » et passive « X a envoyé un message sur le wall de Y ».

  • – La viralité passive ou le ‘news feed’ et le ‘mini feed’

Je suis informée des activtés de mes amis grâce au « news feed », une rubrique de mon profil qui s’alimente automtiquement des mouvements qu’ils réalisent sur Facebook. Si je suis intéressée, alors je peux m’inscrire également à un groupe, me rendre à une soirée car elle peut être intéressante si un de mes amis s’y rend.

Ce mécanisme est d’autant plus évident qu’à l’origine Facebook est un réseau social d’étudiants pour étudiants. Un ‘year book’ vivant, un redoutable outil d’ego-marketing pour étudiants en quête de popularité. Aujourd’hui si les étudiants sont toujours aussi présents, le réseau contient une partie non négligeable de contenus plus professionnels. Facebook est une audience que l’on peut facilement capter pour avoir du monde sur ses propres réseaux sociaux (tous les grands réseaux y sont) à ses soirées (c’est également un outil de gestion particulièrement efficace auquel il manque la fonction paiement).

Avec Facebook, le Buzz a un terrain de jeu d’autant plutôt intéressant depuis l’ouverture des API le printemps dernier. Les API ont permis de l’auto-animation du réseau. Facebook est devenu une plateforme relais d’audience incontournable pour tout les autres réseaux quand bien même le nombre de membres est bien inférieur à ceux de MySpace ou de Neopets (voir l’article de Fred Cavazza). Je suivrai avec intérêt OPENSOCIAL.

Facebook et les français:

Le français est un langue compliquée à cause de ses nombreuses exceptions. L’usage des français de Facebook en est la parfaite illustration:

    • – Le français veut être sur Facebook parceque tout le monde y est, MAIS il ne veut que l’on respecte sa vie privée
    • – Le français veut que l’on respecte sa vie privée, MAIS il aime regarder et savoir ce que les autres font
    • – Les français aiment le français, MAIS ils sont près d’un million à utiliser Facebook en anglais
    • – Le français aime plaisanter MAIS il ne veut pas être trop visible sur les notions de causes humanitaires, sociales…il s’exhibe dans des groupes tels que « Si je groupe atteint X personnes, je cours à poil… », quand il ne le crée pas
    • – etc.

En résumé, vivons heureux et cachés, en restant visibles sur Facebook!

Et alors, allez-vous me dire?

Tout simplement en vivant heureux et caché sur Facebook il ne participe pas aux mécanismes de buzz passif de Facebook. LA fonction qui rend intéressante, à mon sens, cette plateforme, en plus du BUZZ actif. Ce faisant, il répliquent l’usage qu’ils font de Viadeo et Xing: Profil + buddy contact list + contenus numériques. Sur Facebook, le côté latin de notre culture entravée par le côté trop professionnel d’un LinkedIn trouve enfin un terrain d’expression: ils peuvent mélanger données personnelles et professionnelles.

Si notre curiosité n’est plus satisfaite (buzz passif), l’humour potache des groupes comme « je n’ai pas (encore) couché avec Carli Bruni », « Comité de Lutte contre l’union du slim, de la Tecktonik et de la coupe mulet », va-t-il satisfaire les utilisateurs français longtemps?

Les jeux et aplications de Facebook: les vampires, la patate chaude etc …

Les jeux et autres applications qui vous demandent de sélectionner environ 20 amis pour pouvoir les utiliser. Les batailles de vampires, de loupgarous et autres mutants nocturnes permettent d’animer son réseau autour de jeux viraux i.e de spammer votre entourage.

Finalement, facebook ne serait-il pas également un outil pour se débarrasser de ses amis? Vous savez vos VRAIS amis, ceux qui vous connaissent, ceux qui sont habituellement patients avec vous, ceux aussi qui ont des limites. Une fois, que cela seront épuisés de vous voir déposer des vidéos, participer à soirées quotidiennes, voir vos relations amoureuses se faire et défaire … et bien vous pourrez vous tourner vers ceux que nous n’aurez pas convertis, les soit-disant ‘has-been’

*’Dieu’ est le profil d’un individu d’unn homme qui se fait appeler « Dieu Paradis », vêtu de blanc, ce français ne compte que 250 amis environ au le 21 décembre … voyons la croissance de sa friend list’.

Poto Mitan

About Poto Mitan

Sandrine Joseph is a digital communications, social medias strategist and practionner. She is also a Diversity advocate. She is the editor of PotoMitan blog that promotes women in corporations.

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