Le féminisme est-il démodé?
La lecture de l’article « Mon féminisme » sur le blog de Fée Myrtille m’a poussé à prendre du recul sur mon investissement dans les réseaux de femmes et sur le mot fémisme en particulier. L’article « Féminisme ça devient risible » à prendre le temps de rédiger cet article.
Féminisme : un mot à connotation guerrière qui fait peur autant aux femmes qu’aux hommes et associé à de nombreux clichés
Fée Myrtille a choisi cette citation de Rebecca West pour illustrer son féminisme davantage tourné vers l’affirmation d’être femme plus que la revendication d’être féministe : « Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson. » Je la rejoins volontiers dans ce vécu de femme : je suis femme dans l’action et non dans lecombat aveugle contre les hommes, la revendication d’être voire pire dans la victimisation dêtre née femme. Car, si « l’indifférenciation des sexes n’est pas celle des identités. C’est au contraire la condition de leur multiplicité et de notre liberté » ‘(Elisabeth Badinter – « Fausse Route » Réflexions sur 30 années de féminisme). Est-ce à dire que la condition des femmes ait réellement changé au cours de ces 30 dernières années. Une chose est sûre, elle a progressé. Faut-il rester dans nos tranchées et livrer bataille contre l’ennemi masculin. Je trouve cela ridicule. Reprendre à tout bout de champ un morceau de phrase pour en faire un combat stérile, oui cela ne correspond pas à mon idéal intellectuel associé au féminisme.
Même si les « Femmes à Barbe » nous rappellent régulièrement que linéquité de traitement existe, il n’en demeure pas moins que nous sommes passées des manifestations organisées par le MLF à la démonstration annuelle du Women’s Forum. A noter que dans un cas comme dans l’autre, les hommes ne s’y bousculent pas (mdr).
Quelle réalité le mot féminisme recouvre-t-il aujourd’hui?
Lorsque Fée Myrtille écrit « Mon Féminisme », il est évident que comme nombre de femmes cataloguées féministe, elle ne s’y retrouve pas dans la caricature que ce mot sensé la représenter dans son action pour la promotion des femmes.
Alors qu’est-ce que mon féminisme? C’est faire en sorte que les hommes évoluent dans leur vision de la femme et que les femmes évoluent dans leur vision d’elles-mêmes dans la sphère économique, celle que je connais le mieux : salariat, entreprenariat. Mon billet que les femmes d’affaires mythiques, est pour moi une bible de l’empowerment, un annuaire de rôles modèles parceque ce femmes se sont posé les bonne questions qui n’étaient pas l’ordre de la place de genres dans la société. Elles ont pris des risques, les ont assumé. c’est dans cette dynamique que je me retrouve.
Lorsque j’ai accepté d’être correspondante Diversité pour le division Innovation & Marketing en plus de mes missions de DRH – Talent Management, je me suis sentie parfaitement à ma place pour faire progresser la condition des femmes et des hommes dans mon entreprise. J’ai aussi bien découvert et aidé autant d’hommes que de femmes qui souhaitiant mettre entre parenthèse leurs carrières pour voir leurs enfants grandir. Oui, j’avoue, la première fois que j’ai entendu un homme me dire, « non je ne souhaite pas être promu car les missions associées impliquent un plus grand engagement de ma part, je souhaite voir grandir mes 3 enfants », j’ai souri avec bienveillance, évidemment en pensant à Simone Veil et son ouvrage « Les hommes aussi s’en souviennent » !
De mes rencontres avec les américaines, je retiens le concept « WoMenisM ». Dans l’esprit de mes interlocutrices, ce mot signifie un féminisme libéral qui prône avant tout l’égalité; équité dans le traitement, dans la liberté d’action. En réalité, féminisme = womenism en anglais.
L’humour et la dérision, telle qu’Olympe et le Plafond de Verre fait preunve dans ses billet est une forme de féminisme qui attire également ma sympathie, car de nombreuses situations mieux vaut en rire. Vu sur son blog : « Marlène Temmerman, a appelé les femmes à une grève du sexe en Belgique tant que la situation politique du pays ne serait pas réglée. »
Faut-il opposer « être féministe » et « être femme »?
Et puis il y acelles comme moi, qui se sentent « femme » par ce qu’elles sont et ce qu’elles font; pour elles-mêmes et pour les autres. Le féminisme est-il démodé? Croire qu’il n’y a qu’un seul féminisme est réducteur.
Dans ma culture Afro-carribéenne, le concept de fémisme revêt peu de sens. Durant les 30 dernières années, mes ainées étaient plus dans des logiques de responsabiliser davantage les hommes. Et oui, je suis issue d’une culture plutôt matriarcale : les femmes sont les piliers – les « Poto-Mitan ». Est-ce à dire que poto-mita veut dire féministe? Assurément non. Poto-Mitan est le pilier central de sa famille, de son entreprise. D’ailleurs j’ai toujours connu des femmes chef d’entreprise dans mon entourage. Evoluer dans des entreprises ooù tout est géré par des hommes, cela peut expliquer par moment certains décalages dans ma manière de appréhender les siutations, prendre des décisions ou ne pas en prendre d’ailleurs!
En conclusion …
Les féminismes tels que je les perçois ne sont pas une mode, ni un sacerdoce, et encore moisn une guerre voire une religion. C’est un moyen d’affirmer sa contribution au monde économique où les hommes sont évidemment présents (et doivent le rester) en respectant la contribution de chacun dès lors qu’elle ne limite ne rien la liberté d’action de l’autre.
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